Une nouvelle fois, en cette période de confinement, l’association Scal’Air s’est organisée pour maintenir les missions réglementaires essentielles de mesure, de surveillance et d’information du public sur la qualité de l’air.
Cette continuité de la surveillance de la qualité de l’air est exercée dans le respect des consignes données par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’Etat en vue de protéger la santé de ses collaborateurs (télétravail, déplacements limités sur autorisation, etc.).
Les mesures de confinement mises en place entrainent un ralentissement des activités économiques et du trafic routier. Lors des précédents confinements, l’analyse des concentrations mesurées au niveau des stations fixes du réseau de Nouméa avait montré une baisse généralisée des niveaux en polluants, particulièrement marquée pour le dioxyde d’azote (NO2) et de manière plus modérée pour les poussières PM10, par rapport aux semaines précédentes.
Une remarque avait toutefois été faite au sujet des conditions météorologiques assez différentes entre les périodes, conditions qui pourraient avoir favorisé une amélioration de la qualité de l’air de Nouméa entre les deux périodes étudiées.
Si on compare la période du 1er août au 5 septembre et la période du 6 au 26 septembre, les conditions météorologiques sont très similaires.
Ainsi, les mesures enregistrées par Scal’Air, depuis la prise d’effet des mesures de ce troisième confinement, tendent à montrer une nouvelle fois une diminution des concentrations de dioxyde d’azote, principalement émis par le trafic routier (déplacements professionnels et personnels). Malgré des concentrations déjà très basses, les stations de surveillance de Nouméa enregistrent une diminution généralisée des concentrations en NO2 allant de 26 à 61 %, avec une moyenne à Nouméa qui baisse de 40% par rapport à la période précédant le confinement.
Du coté des poussières fines PM10 et PM 2.5, on enregistre également une baisse des niveaux mesurés par les stations fixes de surveillance du réseau. Les moyennes à Nouméa en poussières fines PM10 et PM 2.5, baissent respectivement de 21 et 17 %.
Dans le cas du dioxyde de soufre, très majoritairement émis par la centrale thermique, peut-être moins concernée par la baisse d’activité, on relève une augmentation des niveaux sur les stations de Logicoop et Montravel et une baisse à l’Anse Vata et au Faubourg Blanchot.
Si les baisses des concentrations en polluants sont bien réelles, il faut toutefois relativiser celles-ci, la qualité de l’air avant le confinement était déjà qualifiée de bonne à très bonne.
Enfin, bien que le trafic routier soit drastiquement réduit, il n’est pas en ce moment totalement absent, ce qui maintient une pollution de fond qui est également accompagnée des émissions d’autres secteurs comme l’activité de production électrique à Doniambo qui n’est pas suspendue, un épisode de pollution par le dioxyde de soufre ou des poussières fines pourrait survenir si toutes les conditions météo étaient réunies (vents très faibles ou de secteur d’ouest notamment), même en période de confinement.
Scal’Air tient également à rappeler que le contexte de confinement que nous connaissons doit inciter chacun·e à redoubler de vigilance sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre chez soi, afin de favoriser une bonne qualité de l’air intérieur. En espace clos, l’air peut être jusqu’à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur :
Aérer et ventiler son logement
Rester chez soi confiné ne veut pas dire qu’il faut se calfeutrer et ne jamais faire rentrer de l’air chez soi. Au contraire, c’est même très important pour la qualité de l’air intérieur, qui contient plusieurs polluants issus de nos produits ménagers, meubles, cosmétiques, etc. Il est donc important et nécessaire de faire circuler l’air chez soi en le renouvelant tous les jours au moins 15 minutes par jour.
Eviter de s’exposer à des produits polluants (peintures, solvants, bougies…)
Le propre n’a pas d’odeurs ! Limitez l’utilisation des produits du quotidien (lessive, produit ménager, déodorant, assouplissant, bougies parfumées, encens) qui émettent des composés organiques volatiles très nocifs pour la santé.
Limiter l'humidité
Après la douche ou le bain, ou lorsque vous cuisinez, pensez à aérer votre logement. L’humidité ainsi produite s’évacuera. Celle-ci peut favoriser les moisissures à l’origine d’allergie ou d’aggravation des symptômes chez les personnes asthmatiques.
Ne pas brûler ses déchets verts
Les risques évidents d’incendie que génère le brûlage de ses déchets verts peuvent amener à faire appel à des services de secours déjà très sollicités par la crise sanitaire en cours. De plus le brûlage des déchets verts est à l’origine de troubles de voisinages causés par les odeurs et fumées. Il contribue significativement à la dégradation de la qualité de l'air. Il nuit à l’environnement et à la santé. Des solutions existent comme le compostage ou l’apport en déchetterie.
Scal’Air encourage enfin toute personne ressentant une gêne respiratoire ou des symptômes à se rapprocher de son médecin traitant ou de contacter le 05 02 02.