En Nouvelle-Calédonie, l’air est plus ou moins contaminé par des polluants gazeux ou solides d’origine naturelle (émission par la végétation, les océans, les volcans…) ou produits par les activités humaines (trafic routier, production électrique, industries, travaux agricoles, activités domestiques…). Les polluants de l’air sont très nombreux et sont présents dans l'air extérieur comme dans l'air intérieur de nos habitations, bureaux, véhicules... Même si leurs concentrations sont très faibles, ils peuvent avoir des effets sur la santé et sur l’environnement.
Scal'Air présente des fiches pédagogiques sur les principaux polluants surveillés permettant d'en savoir plus sur : leurs origines, leurs effets sur la santé et sur l'environnement, la réglementation, les moyens de surveillance et la situation en Nouvelle-Calédonie.
Les polluants surveillés en continu
# Les oxydes d'azote - NOx
# Le dioxyde de soufre - SO2
# L'ozone - O3
# Les poussières fines inf 10µm - PM10
Les polluants mesurés par campagnes
# Les poussières sédimentables
# Les métaux lourds - ML
# Les composés organiques volatils - COV
Les oxydes d'azotes (NOx)
Les sources
La combinaison de l’azote et de l’oxygène de l’air conduit à des composés de formules chimiques diverses regroupés sous le terme NOx.
Régulièrement mesurés, le monoxyde d'azote NO et le dioxyde d’azote NO2 sont émis lors des phénomènes de combustion. Le NO2 est issu de l'oxydation du NO.
Les sources principales sont les transports, l’industrie, l’agriculture et la transformation d’énergie. Le NO2 se rencontre également à l'intérieur des locaux où fonctionnent des appareils au gaz tels que gazinières, chauffe-eau....
Les effets sur la santé
Le NO2 est un gaz irritant pour les bronches. Chez les asthmatiques, il augmente la fréquence et la gravité des crises. Chez l’enfant, il favorise les infections pulmonaires.
Les effets sur l’environnement
Les NOx participent aux phénomènes des pluies acides, à la formation de l’ozone troposphérique, dont ils sont l’un des précurseurs, et à l'atteinte de la couche d’ozone stratosphérique comme à l’effet de serre.
Le dioxyde de soufre (S02)
Les sources
Le dioxyde de soufre SO2 est émis lors de la combustion des matières fossiles telles que charbons et fiouls. Les sources principales sont les centrales thermiques et les grosses installations de combustion industrielles. La part des transports (diesel) baisse avec la diminution progressive du soufre dans les carburants.
Les effets sur la santé
Le SO2 est un irritant des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires supérieures (toux, gène respiratoire). Il agit en synergie avec d'autres substances, notamment avec les fines particules. Comme tous les polluants, ses effets sont amplifiés par le tabagisme.
Sur l’environnement
Le SO2 se transforme en acide sulfurique au contact de l'humidité de l'air et participe au phénomène des pluies acides. Il contribue également à la dégradation de la pierre et des matériaux de nombreux monuments.
L'ozone (O3)
On distingue l'ozone stratosphérique de l'ozone troposhérique. Dans la stratosphère (entre 10 et 60 km d’altitude), l’ozone O3 constitue un filtre naturel qui protège la vie sur terre de l’action néfaste des ultraviolets “durs”. Le “trou dans la couche d’ozone“ est une disparition partielle de ce filtre, liée à l’effet “destructeur d’ozone“ de certains polluants émis dans la troposphère et qui migrent lentement dans la stratosphère.
C'est l'ozone troposphérique qui est considéré comme un polluant.
Les sources
Dans la troposphère (entre le sol et 10 km) les taux d’O3 devraient être naturellement faibles. Cet ozone est un polluant dit “secondaire”. Il résulte généralement de la transformation chimique dans l’atmosphère de certains polluants dits “primaires” (en particulier NO, NO2 et COV), sous l’effet des rayonnements solaires. Les mécanismes réactionnels sont complexes et les plus fortes concentrations d’O3 apparaissent en périphérie des zones émettrices des polluants primaires, puis peuvent être transportées sur de grandes distances.
Les effets sur la santé
L’O3 est un gaz agressif qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines. Il provoque toux, altération pulmonaire ainsi que des irritations oculaires. Ses effets sont très variables selon les individus.
Sur l’environnement
L’O3 a un effet néfaste sur la végétation (sur le rendement des cultures par exemple) et sur certains matériaux (caoutchouc...). Il contribue également à l'effet de serre.
Les particules en suspension (PM10)
Les sources
Les particules ou poussières en suspension constituent un aérosol complexe de substances organiques ou minérales, naturelles ou anthropiques. Les particules liées à l’activité humaine proviennent majoritairement de la combustion des matières fossiles, du transport automobile (gaz d’échappement, usure, frottements...) et d'activités industrielles diverses (sidérurgie, incinération...).
Leur taille et leur composition sont très variables. Les particules sont souvent associées à d'autres polluants tels le SO2, les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)… Les PM10 représentent la catégorie de particules dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 10 micromètres.
Les effets sur la santé
Selon leur taille (granulométrie), les particules pénètrent plus ou moins profondément dans l’arbre pulmonaire. Les particules les plus fines peuvent, à des concentrations relativement basses, irriter les voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Certaines particules ont des propriétés mutagènes et cancérigènes.
Sur l’environnement
Les effets de salissure des bâtiments et des monuments sont les atteintes à l'environnement les plus évidentes.
Les PM2.5
Depuis juillet 2016, Scal'Air a équipé ses préleveurs de poussières de dispositifs permettant la mesure des particules dont la taille est inférieure à 2.5 µm, dites PM 2.5 (particulate matter). Étant données les dimensions réduites de ces particules, elles ne peuvent sédimenter sous l'action unique de la gravité. Seules leur agrégation ou des précipitations permettent leur chute au sol. Les particules fines se trouvent en suspension dans l'atmosphère, et le demeurent plusieurs jours. Ces aérosols de faibles dimensions ont donc l'opportunité de pénétrer profondément dans les poumons, jusque dans les alvéoles.
Autre particularité de ces aérosols : ils peuvent constituer des noyaux de condensation autour desquels humidité et polluants (plomb, dioxyde de soufre, etc.) s'adsorbent, les rendant plus toxiques encore. Les PM 2,5 sont donc un vecteur important d'intoxication par les voies respiratoires.
Autres polluants
Poussières sédimentables
Les sources
Il s’agit des poussières qui ne restent pas dans l’air mais retombent au sol. Elles peuvent être d’origines très diverses : retombées de poussières à proximité d'émetteurs industriels, mais aussi réenvols de poussières dûs aux transports, ou à l'effet de vents élevés ou tourbillonnaires. Certaines autres émissions sont parfois en cause (émissions agricoles, périodes polliniques...).
Les effets sur la santé
L’impact sur la santé est lié à la taille des poussières (les poussières qui retombent étant généralement supérieure à 20 µm) et à leur composition. Cependant les poussières sédimentables ne sont généralement pas assimilées par l’organisme (flux vertical descendant et rétention par le nez), elles représentent donc un risque toxique direct faible pour l'homme, en ce qui concerne l’exposition par inhalation.
Sur l’environnement
Elles constituent en revanche une nuisance par les dégradations qu’elles provoquent sur le cadre de vie en général (salissures : impact visuel et psychologique négatif). A ce titre, elles font souvent l’objet de plaintes. Il faut aussi considérer qu’elles peuvent avoir une portée éco-toxicologique, suivant leur composition, par le phénomène de bioaccumulation (contamination possible des écosystèmes).
Les métaux lourds (ML)
Certains métaux présentent un caractère toxique pour la santé et l'environnement : plomb (Pb), mercure (Hg), arsenic (As),cadmium (Cd), nickel (Ni), zinc (Zn), manganèse (Mn), etc.
Les sources
Les métaux toxiques proviennent de la combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères... et de certains procédés industriels particuliers. Ils se retrouvent généralement au niveau des particules et poussières (sauf le mercure qui est principalement gazeux).
Les effets sur la santé
Les métaux s’accumulent dans l’organisme et provoquent des effets toxiques à court et/ou à long terme. Ils peuvent affecter le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques, respiratoires, ou autres....
Sur l’environnement
Les métaux toxiques contaminent les sols et les aliments. Ils s’accumulent dans les organismes vivants et perturbent les équilibres et mécanismes biologiques. Certains lichens ou mousses peuvent être utilisés pour surveiller les métaux dans l’environnement et servent de “bio-indicateurs“.
Ces composés sont connus, surveillés et réglementés à l’échelle internationale. Ils sont mesurés comme indicateurs caractéristiques de certaines sources de pollution (urbaines et industrielles), ou du fait de leur nocivité particulière. Il existe par ailleurs des centaines, voire des milliers de substances pouvant être considérées comme polluantes. Les mesures de Scal'Air pourront être étenduent à d’autres polluants à l’avenir, soit à l’occasion de campagnes spécifiques, soit pour renforcer la surveillance en continu.
Les composés organiques volatils (COV)
Les composés organiques volatils sont constitués d'atomes de carbone et d'hydrogène. Parmis les COV, on retrouve les aldéhydes, les cétones, les hydrocarbures aromatiques comme le benzène ou le toluène.
Les sources
Ils entrent dans la composition des carburants et de nombreux produits courants tels que les peintures, les encres, les colles, les détachants, les solvants, même certains produits cosmétiques...). Des COV peuvent également être émis par le milieu naturel. Leurs usages sont divers (ménager, professionnel, industriel). Ils sont émis lors des phénomènes de combustion des carburants, mais aussi par évaporation ou lors de la fabrication, du stockage ou de l’utilisation des produit.
Les effets sur la santé
Leurs effets sur la santé sont très variables, de la gêne olfactive aux effets cancérigènes (cas du benzène), en passant par des irritations diverses ou une gêne respiratoire.
Sur l’environnement
Les COV jouent un rôle majeur dans les mécanismes complexes de formation de l’ozone troposphérique. Ils contribuent également à la formation des gaz à effet de serre
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